Sans retour à la paix civile, les entreprises calédoniennes ne tiendront pas longtemps

Trois semaines après le début des émeutes qui ont mis à sac l’économie de la Nouvelle-Calédonie et dix jours après la visite expresse d’Emmanuel Macron à Nouméa, les chefs d’entreprise ne constatent que peu d’amélioration sur le terrain. Des affrontements entre insurgés et gendarmes sont toujours en cours, comme ce lundi où des échanges de tirs se sont produits à la périphérie de Nouméa, faisant deux nouveaux blessés graves.

L’économie calédonienne ressemble, au propre comme au figuré, à un champ de ruines. Les chiffres sont vertigineux. Sept morts, plus de 500 entreprises incendiées, pillées ou vandalisées pour près 1,5 milliard d’euros de dégâts, (soit plus d’un dixième du PIB du pays), 5 000 emplois détruits et près de 20 000 emplois concernés par le chômage partiel alors que l’emploi salarié calédonien représentait, avant cette crise cataclysmique, 68 000 personnes dans un pays de 270 000 habitants.

Le déploiement massif de plus de 3000 forces de sécurité intérieure, soit un policier ou gendarme pour 90 habitants, ne permet toujours pas la libre circulation des personnes et des biens. Il demeure impossible aux salariés et aux chefs d’entreprise de pouvoir se rendre sur leur lieu de travail.

Les entrepreneurs qui ont la chance de disposer encore de leur outil de travail et qui tentent de survivre en essayant de maintenir une activité, s’en trouvent empêchés. Il en va pourtant de la survie des entreprises encore debout. Elles ne tiendront pas longtemps. Les aides financières que réclame la CPME pour ses adhérents, l’appui des banques et des assurances sont indispensables. Mais cela ne sera pas suffisant sans un retour rapide à la paix civile.